Actuellement, la marge continentale canadienne fait l’objet de plus en plus d’attention étant donné l’augmentation de l’activité économique
dans plusieurs domaines tels que les ressources naturelles (huile et gaz), le transport (développement portuaire, électricité), et les communications
(câbles sous-marins). Il est maintenant reconnu que les risques naturels majeurs reliés à l’activité économique et aux populations le long de la côte
canadienne sont les séismes, les glissements sous-marins et les tsunamis. Le but de ce projet est, par conséquent, l’évaluation de la stabilité des pentes
continentales le long de la marge continentale canadienne ainsi que dans les estuaires et les fjords, en prenant en compte non seulement les processus naturels
mais aussi l’activité humaine. Ce projet sera la contribution canadienne à un projet de la Communauté européenne (COSTA) visant les mêmes objectifs et
regroupant divers pays tels que : la Norvège, la France, l’Angleterre, l’Italie et l’Espagne. Ce projet d’une durée de 4 ans permettra, entre autres, de
faire des comparaisons entre divers sites bien connus de l’Atlantique et du Pacifique et de développer une approche analytique basée sur des travaux de
terrain et des essais en laboratoire qui vont venir appuyer la modélisation numérique des glissements sous-marins. L’établissement d’une base de données et
l’intégration des relevés géophysiques et des données de laboratoire dans un modèle tri-dimensionnel, qui représentera toute l’étendue des risques associés
aux glissements sous-marins, permettront d’atteindre les objectifs du projet. Certains aspects reliés à la transition entre la rupture initiale et le
comportement catastrophique subséquent seront aussi évalués à partir de modèles physiques à petite échelle. Finalement, l’ensemble des données sera structuré
à l’intérieur d’un cadre permettant l’évaluation des risques encourus par les populations côtières ainsi que par les installations permanentes et temporaires
vis-à-vis l’aléa provenant des mouvement gravitaires sous-marins et des tsunamis associés.
Le glissement sous-marin des Grands Bancs de Terre-Neuve
Cette image provient de Piper et al.(1985) et illustre toute l'étendue du glissement des Grands Bancs de Terre-Neuve survenu 1929. La distance totale parcourue par le glissement
et le courant de turbidité résultant s'étend jusqu'à 1 000 km de l'épicentre. La profondeur d'eau à cet endroit varie entre 1 000 et 5 000 m. Le courant de turbidité atteint une vitesse de plus de 15 m/s dans
la zone de transit. L'évènement a duré plus de 12 heures (temps calculé d'après de bris des câbles sous-marins). Le mouvement de masse a été provoqué
par un séisme majeur. Cet évènement a provoqué un tsunami, lequel a détruit une partie du village (voir la photographie) tuant 27 personnes.